Qui sommes nous?

Ce projet réunit aujourd’hui une quarantaine de citoyens-es qui ont décidé de s’organiser pour projeter ensemble leur habitat de demain, tout en réfléchissant à comment intégrer leur démarche vers la ville.

Après de nombreuses rencontres et le partage d’une réflexion sur ce que signifie “habiter”, nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure de création d’une coopérative d’habitation et de construction. Notre objectif est de construire un immeuble de logements à l’horizon 2020.

​Conscient des tensions du secteur du logement à Genève et de la pression financière exercée sur ce domaine, nous choisissons de nous autonomiser et de retirer notre habitat de la spéculation. Nous choisissons aussi de nous rapprocher pour repenser ce qu’est habiter la ville.

De ce fait, nous avons créé un projet basé sur le vivre ensemble, le partage, la participation et l’intégration. Ce projet est appliqué dans nos status et dans notre charte.

En résumé, nos démarches sont les suivantes :

​La coopérative Yaka souhaite une solide interaction avec son quartier, son environnement et la société.

Tout d’abord, nous suivons une démarche forte d’intégration de la mixité sociale et économique comme une valeur à défendre et à vivre, et ceci au-delà des critères d’inclusion LUP.

Par ailleurs, Yaka rayonne vers l’extérieur à travers le partage d’espaces et la proposition d’activités communautaires. Les habitants du quartier sont invités à participer à la mise en culture du jardin potager ; la place de jeux permet à tous les enfants du quartier de se rencontrer; et une salle multifonction peut également être utilisée par le voisinage.

À ce sujet, les initiatives à caractère social, communautaire, écologique, ayant trait à la santé et la nutrition seront privilégiées. Enfin, nous souhaitons mettre à disposition une arcade économique au bénéfice du quartier. Des appels à projets seront lancés afin de sélectionner des activités en adéquation aux objectifs de la coopérative.

Statutairement notre mode de gestion privilégie l’égalité et l’équité entre les membres. Notre participation active aux différents processus de gestion est garant d’une démocratie interne et efficace, notamment par le tirage au sort du comité d’administration, renouvelé tous les ans. Les réunions du CA de notre coopérative Yaka sont ouvertes à l’ensemble des coopérateurs-trices et les décisions sont prises à la majorité des membres présents. Le consensus est privilégié dans la mesure du possible.

Nous souhaitons créer une dynamique communautaire, vivre ensemble, nous rencontrer. Nous favorisons les espaces partagés. Les habitants partagent les chambres d’ami et éventuellement des bureaux. Les cuisines et les salons privés sont petits puisqu’il existe une grande cuisine liée à la salle multifonction. Autour de cette salle et de cette cuisine se ramifient les activités de partage et rencontres internes et externe à la coopérative : par exemple des repas pour les enfants de la coopérative qui rentrent de l’école ou pour les dîners communautaires le soir et le week-end.

Une orientation autour de l’éducation aux gestes à portée écologique nous tient particulièrement à cœur, concept que nous nommons l’ « éducologie ».

Nous collectivisons également certains biens et services, ainsi que centralisons nos achats alimentaires de base : accès internet, assurances, voitures, légumes de la région, machine à laver ne sont plus des acquisitions individuelles. L’ensemble des coopérateurs-trices se répartissent les jours d’utilisation de la buanderie et tout le monde a accès en tout temps à une         « ressourcerie ». Ce concept matérialise un lieu où une série d’objets sont mis au bénéfice de tous les coopérateurs-trices : aspirateurs, perceuses, marteaux et autres outils, jeux de société, livres, etc.

Certains de nos aliments viennent directement de notre potager en permaculture et une majorité de nos déchets sont valorisés et recyclés. Ainsi la diminution de notre empreinte écologique est notre participation active à cette transition environnementale plus que nécessaire.

Nous adhérons aux mesures de financement prévues par la Confédération et les associations de coopératives qui garantissent un prêt préférentiel pour la construction de logements en coopératives.

Ainsi, le schéma habituel est suivi : 5% de fonds propres ; 8% de financement viennent de l’ARMOUP étant donné que nous visons les 20% de logements d’utilité publique (LUP) ; le reste du financement est soutenu par des prêts bancaires classiques. Nous envisageons éventuellement la participation financière de particuliers sous certaines conditions strictes et évaluées au cas par cas par le comité d’administration. Qu’ils soient publics ou privés, nous mettons en avant des partenaires sensibles et responsables à nos engagements et à une éthique d’économie sociale et solidaire.

Par la suite, nous aimerions développer deux types de fonds : un fonds de solidarité et un fonds de projet. Le premier aura pour objectif de pouvoir soutenir certain-e-s coopérateurs-trices faisant face à des difficultés économiques. Le second servira à financer nos diverses initiatives sociales et communautaires. Ces fonds pourront être alimenté par des activités et événements associatifs ou encore par une charge mensuelle incluse dans le loyer.

Nous avons pour objectif la construction d’un bâtiment à échelle humaine, respectueux de l’environnement, adaptable et en cohérence avec nos ressources disponibles.

A échelle humaine, parce que nous souhaitons pouvoir associer à cette construction un mode de gestion coopératif d’abord basé sur un processus décisionnel consensuel. Respectueux de l’environnement, cela se traduit par une sensibilité à l’utilisation de matériaux de provenance responsable, recyclés et sains.

Nous souhaitons par exemple récupérer l’eau grise et revaloriser son utilisation. La construction doit faire preuve de durabilité ainsi qu’être apte à accepter des changements technologiques et à faciliter sa modernisation.

La concession d’une réduction des surfaces de logements dits classiques afin de mettre en avant des espaces de vie quotidienne communs. C’est un défi que YAKA souhaite relever à travers l’élaboration d’un projet dans lequel nous définissons une surface à vivre et non pas un nombre de pièces par logement.

Ainsi, l’architecture doit permettre l’adéquation entre l’espace, son utilisation et les valeurs partagées par les coopérateurs-es. Notre projet se veut open-source. Nous mettrons gratuitement notre expérience à la disposition de quiconque souhaite se lancer dans une aventure similaire.

* Enregistrée au Registre du Commerce du Canton de Genève le 17 mai 2016